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22/12/2024
J'avais terriblement envie de voir ce film mais la fin d'année s'est revélée bien chargée et quand les vacances de Noël ont commencé, il n'était plus joué dans un seul cinéma UGC/MK2 et n'apparaissait plus qu'à des séances unique dans trois ou quatre ciné parisien. Les vacances dans ma belle famille ont permis de rattraper cette toile qui aurait pu basculer dans la case "film que je voulais absolument voir et que je n'ai jamais vu" car, une fois loupé au cinéma, il est bien rare que je les retrouve à la télé.
Bref, tout cela pour dire que mon état d'esprit était ultra positif au moment de rentrer dans la salle et que ma deception, en sortant, n'en a été que plus grande. Le problème ne vient pas de Jean-Paul Rouve, ni des autres acteurs, mais bien à la volonté du scénario de raconter l'histoire d'un alcoolique qui tente de se sevrer sans jamais aller pleinement dans cette direction. Tous les à cotés sont survolés : les deux copains discrets, le fiston qui en veut à son père mais qui revient donner un coup de main, la fille et le père qui semble là uniquement pour faire briller le personnage principal... pas un ne donne foncièrement envie de s'attacher à sa trajectoire.
Tout est donc focalisé sur cette histoire amusante : un gars qui va faire le Vendée Globe (ça tombe bien, il y a justement un départ sur cet hiver 2024-2025) depuis son jardin. Quel est l'intéret ? Quelles sont les conéquences de ce choix ? subit-on plus d'hallucinations quand on est à terre ou en mer ? Quel est le sens de la course au large "sans assistance" quand aujourd'hui tous les marins envoient des messages vidéos et conversent en direct avec leurs équipes (mais ont interdiction de parler météo... lol) ? Qu'est-ce que la solitude peut engendrer comme situation mais qu'est-ce qu'un tel voyage statique ne pourra jamais reproduire (la peur de croiser un objet flottant non identifié, un pétrolier ou un iceberg ; les casses mécaniques et les pertes de voile permettant de tenir telle ou telle allure ; la véritable solitude, celle qui fait que lorsqu'on sort sur le pont, on ne voit que la mer et rien d'autre de tous les cotés et ce passage mythique du point Némo, celui où l'on sait qu'en cas de problème les secours seront à au moins 2 700 km de là !
Evidemment, tout cela pourrait être simulé sur le logiciel "Virtuel regatta" qui a le droit à une belle page de publicité avec ce film qui ne dit pas que les options pour vivre la course de manière la plus réaliste possible sont payante, qui fait croire que deux conseils météo suffisent à finir dans les meilleurs en fin de course, qui profite de clins d'oeils fait par des stars de la discipline pour leur donner aussi un peu de visibilité (et l'expérience a du être fun pour Rouve qui a pu monter sur un des bateaux de course !).
Tout cela pour dire que le film aurait pu être génial mais que l'histoire met du temps à démarrer et qu'ensuite ça se traine plus qu'un voilier qui tente de franchir le Pot Au Noir
mais doit faire avec une absence totale de vent :-/ pour le côté alcoolisme, le film m'a fait repenser au livre "Avec les alcooliques anonymes" de Joseph Kessel qui m'avait paru bien plus éclairant et inntéressant lorsqu'il s'agit de parler de la dépendance, de la difficulté à en sortir et de l'impossibilité de simplement diminuer la consommation.
J'ai entendu dire que Xavier Beauvois avait eu des problème avec la boisson et que le film racontait en partie cela mais visiblement la distance à mettre n'a pas été trouvée et ce film est un immense gâchis alors qu'il y avait de quoi faire avec cette belle idée de départ. La bande d'acteur (de la plus jeune aux plus agés) et quelques scènes/idées amusantes sauveront le film du fiasco mais, globalement, cela ne navigue quand même pas loin... Grumpf !
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